Une trahison familiale
La Brinvilliers, la Voisin, deux empoisonneuses célèbres entre toutes – des sorcières, disait-on – ont suffisamment frappé l’opinion publique, pour que la pratique de l’empoisonnement soit devenue au cours des siècles, une spécialité féminine. Cherchez la femme… Et ici, au bout d’un chemin limousin du XIXe, la coupable désignée n’est autre que l’étrangère, la « Parisienne ».
Ambiguë, légère, prêtant le flanc aux soupçons, Marie Cappelle, devenue Marie Lafarge, est le jouet d’un mariage arrangé au mieux des intérêts de chaque famille : « casée » pour sa famille, bien dotée pour sa belle-famille aux abois. La confrontation des illusions et de la réalité n’aboutit qu’à une tragédie, la ruine et la mort de son mari, Charles Lafarge, attribuée à un empoisonnement, l’arme des faibles et des fourbes.
Lorsque Marie se présentera devant ses juges, ceux-ci seront convaincus, sans avoir même sérieusement étudié l’affaire, qu’il ne peut y avoir d’autre assassin qu’elle. Elle est femme, l’on parle d’arsenic, le lien est vite établi. Si l’on ajoute à cela son ascendance présumée royale, dans cette époque où la monarchie vacille sous les coups de boutoir d’un peuple en colère, et le fait d’être, devant ce tribunal, d’ailleurs, cela lui laisse peu de chance d’être jugée en toute impartialité.
L’a-t-elle été ? N’a-t-elle pas toujours été la victime de l’ambition et de l’intérêt des autres, de ses cercles familiaux en premier lieu ?
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